Diamant fleur de sel.

Elle est loin la plage où l’on pourra te poser.

Il est trop près le sable sur lequel on s’évaporera.

Tu es l’écume sur notre vague.

A deux, nous avons grossis, gonflés par les écueils et les rochers . Nous sommes montés haut, à flouter les frontières entre la lune et la mer, à marier Neptune et Jupiter. On est devenus vague scélérate au ras du ciel, rasant les nuages, hydratant le plumage des oies sauvages. En coulant follement dans ces courants, on a voulu plus. Faire de ce flot filant de nous un nouveau remous. On s’est mélangé beaucoup.

La marée mille fois est montée, mille fois s’est retirée. Les lunes lâches s’enchaînées en emportant des gouttes de nous. Le tumulte tué par l’attente s’est tu jusqu’à devenir clapotis. Et calmes, conciliants, nous sommes passés dans des écluses mécaniques écrabouillant nos éclats.

Mais dans le miracle miroitant de nos eaux, brillant comme un diamant fleur de sel, tu es apparu à la cime de notre vague.

Alors nous avons navigué délicatement pour que, petit écume, tu restes perché sur nos crêtes.

Alors nous avons espéré délicatement que ces bulles deviennent bouillons devant nos têtes.

Et malgré la méprise de la brise qui soufflait, te voilà fille des courants qui ont fait des galipettes. Et nous voilà tellement fiers ,à nous dresser sans casser pour que tu puisses danser avec les mouettes.

Tu es l’écume sur notre vague.

Il est trop près le sable sur lequel on s’évaporera.

Elle est loin la plage où l’on pourra te poser.

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